Activités graphomotrices
Les activités graphomotrices (dessin et écriture) peuvent être étudiées à différents niveaux, du plus élémentaire (analyse des mouvements graphiques) au plus élaboré (analyse des contenus symboliques), en passant par un niveau moins étudié, celui de la syntaxe graphique (analyse des règles d’enchaînement des segments graphiques). Les travaux que nous menons s’adressent à tous ces niveaux.
Pour ce qui concerne l’activité d’écriture, le but de notre travail est d'apporter un nouvel éclairage sur la question de son apprentissage en utilisant les technologies actuelles (i.e., table digitalisante). Plus particulièrement, le rôle joué par la disponibilité d’informations visuelles sur les mouvements d’écriture a été étudié chez l’enfant (Chartrel & Vinter, 2006), ainsi que l’impact de contraintes spatio-temporelles exercées sur les gestes d’écriture de très jeunes enfants (Chartrel & Vinter, 2008). L’importance des pré-requis à l’acquisition de l’écriture a également fait l’objet de recherches, en particulier la capacité des jeunes enfants à reconnaître visuellement les lettres cursives isolées, ainsi que leur capacité à les reconnaître sur la seule base des informations proprioceptives liées aux mouvements mêmes d’écriture (Vinter & Chartrel, 2008). Enfin, nous avons comparé les effets de différents types d’apprentissage de l’écriture de lettres cursives, un apprentissage moteur, visuel ou visuo-moteur, chez l’enfant pré-scripteur. Cette dernière recherche démontre l’importance des informations visuelles dynamiques dans cet apprentissage (Vinter & Chartrel, 2010).
Pour ce qui concerne l’activité de dessin, les liens entre syntaxe graphique et activité cognitive chez l'enfant sont au cœur de nos recherches. Utilisant une situation paradigmatique de copie de figures complexes sériées est utilisée, déclinée en plusieurs variations expérimentales (situation de "priming", de complétion, de copie de mémoire, etc...), nous avons montré comment l'analyse des syntaxes graphiques donne un accès privilégié à la nature des unités cognitives utilisées par l'enfant pour segmenter les objets complexes auxquels il est confronté (Vinter & Marot, 2007). Un chapitre de synthèse de l’ensemble de nos travaux portant sur la syntaxe graphique a été publié récemment (Vinter, Picard, & Fernandes, 2008). Enfin, l’abord du contenu symbolique du dessin a été envisagé ces dernières années avec une ouverture au domaine du handicap, en entreprenant des travaux portant sur le dessin chez l’enfant aveugle ou malvoyant sévère. Ces recherches sont conduites dans un contexte applicatif, en collaboration avec une maison d’éditions spécialisée dans les livres tactiles illustrés destinés aux enfants malvoyants sévères ou aveugles (LDQR, Les Doigts Qui Rêvent, http://www.ldqr.org/).
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